Article

Le retour à la maison et les visites de la sage-femme libérale

Le post-partum est une période particulière tant sur le plan physique que sur le plan psychique. À la sortie de la maternité, lors de votre retour à la maison, une sage-femme libérale pourra vous accompagner.

Quand ont-lieu ces visites?

Les visites à domicile peuvent commencer dès le lendemain de votre sortie de la maternité. Selon les besoins de la femme ou du couple, la sage-femme peut intervenir plusieurs fois.

Bonne nouvelle : ces visites sont prises en charge à 100 % par l’assurance maternité pendant les 12 premiers jours qui suivent la naissance.

Par la suite, il est tout à fait possible de continuer à bénéficier de ces visites. Cependant, une avance des frais vous sera demandée. Rassurez-vous, cette somme sera ensuite remboursée par l’assurance maladie.

Comment se déroulent les visites?

Prise de rendez-vous avec la sage-femme

Vous pouvez contacter la sage-femme afin de convenir ensemble d’une date et d’un horaire de rendez-vous. Cette étape marque le début d’un accompagnement essentiel dans votre parcours postnatal.

Pourquoi les consultations postnatales sont-elles importantes ?

Ces consultations permettent une surveillance clinique attentive de votre état de santé ainsi que de celui de votre bébé. En effet, le post-partum est souvent considéré comme le quatrième trimestre de la grossesse. Durant cette période, de nombreux changements peuvent survenir.

Les transformations physiques après l’accouchement

Votre corps évolue encore après la naissance. Vous pouvez, par exemple, ressentir :

  • Un œdème,
  • La montée de lait,
  • Des contractions utérines,
  • Des déchirures musculaires ou cutanées,
  • Des points de suture,
  • Une cicatrice de césarienne,
  • Des douleurs coccygiennes ou symphysaires,
  • Des hémorroïdes.

Chaque femme vit la douleur différemment. Ainsi, il n’est pas pertinent de comparer vos ressentis à ceux d’autres personnes. Comme on dit, on a mal comme on a mal. C’est pourquoi il est fondamental de ne pas ignorer la douleur. Heureusement, la sage-femme et d’autres professionnel·les de santé sont là pour vous accompagner.

Le retour de l’utérus à sa position initiale

Après l’accouchement, l’utérus doit retrouver sa place d’origine. Les contractions post-partum, aussi appelées tranchées, permettent ce processus. Ces contractions peuvent être plus intenses si vous allaitez.

En effet, l’allaitement déclenche la libération d’ocytocine, également connue comme l’hormone du plaisir, de l’amour et du bien-être. Cette hormone aide à l’éjection du lait, mais également à la contraction de l’utérus.

Les lochies : un processus normal

Les lochies désignent les saignements post-accouchement. Ils sont généralement abondants dans les premiers jours, puis diminuent progressivement. Leur durée varie selon les femmes, allant de 10 jours à 6 semaines.

Préserver son périnée après la naissance

Pendant les premières semaines suivant l’accouchement, il est recommandé de privilégier la position allongée. Cela permet de préserver votre périnée, que vous ayez accouché par voie basse ou par césarienne.

Cependant, notre quotidien ne facilite pas toujours ce repos, surtout si vous avez déjà un ou plusieurs enfants. Là encore, la sage-femme pourra vous apporter des conseils adaptés lors de la visite à domicile.

Un accompagnement global pour votre bébé

La sage-femme ne s’occupe pas uniquement de vous. Elle peut aussi vous accompagner dans les soins et les premières interrogations concernant votre bébé. Par exemple :

  • Allaitement ou lait maternisé,
  • Montée de lait,
  • Organisation du couchage,
  • Pleurs du nouveau-né,
  • Température corporelle,
  • Fréquence des changes,
  • Éveil et sommeil,
  • Compétences naturelles du nouveau-né,
  • Suivi du poids.

Grâce à sa présence et à ses conseils, vous pourrez traverser cette période de transition avec plus de sérénité et de confiance.

Illustration
Illustration : « Les petits », Marion Fayolle – Éditions magnani

« Les 100 mots de la maternité », Muriel Flis-Trèves, 2014

Baby-Blues : une réalité méconnue

De nos jours, la jeune mère est souvent placée sous le feu des projecteurs. Elle doit afficher un bonheur éclatant, à l’image des célébrités rayonnantes en couverture des magazines.

Pourtant, cette image idéalisée de la maternité ne reflète pas toujours la réalité. En effet, la société impose l’idée qu’une mère doit vivre la naissance dans un état de félicité absolue. Par conséquent, exprimer un mal-être après l’accouchement devient presque tabou.

Le baby-blues, bien que très fréquent, est souvent vécu dans la honte et la culpabilité. Pourquoi ce nom ? En anglais, le mot blue renvoie à la tristesse ou au deuil. C’est l’équivalent des « idées noires » ou du « cafard » dans les pays francophones.

Au Canada, on parle d’ailleurs du « cafard des accouchées ». L’expression baby-blues apparaît pour la première fois en 1952. Elle désigne cette profonde tristesse et cette instabilité émotionnelle qui surgissent généralement entre le troisième et le quatrième jour après la naissance.

Dans ce contexte, de nombreuses jeunes mères vivent un tourbillon émotionnel. Une grande mélancolie peut soudainement laisser place à une exaltation démesurée. Inversement, un état d’épuisement brutal peut suivre une énergie intense et inattendue.

Ce bouleversement émotionnel est souvent déconcertant. Les mères concernées expriment un désarroi sincère : « Je devrais tellement me réjouir ! », disent-elles, tout en se sentant en décalage avec ce qu’elles pensent devoir ressentir.

Il est donc essentiel de mieux reconnaître et normaliser le baby-blues. Car il ne s’agit pas d’une faiblesse, mais d’une réaction naturelle à un bouleversement physique, émotionnel et hormonal majeur.

Dès l’Antiquité, Hippocrate évoquait déjà la « folie des accouchées » pour décrire les dérèglements émotionnels passagers qui peuvent survenir après l’accouchement.

Autrefois, de nombreux rituels d’accompagnement soutenaient la jeune mère. Ces traditions permettaient à l’accouchée de traverser cette période entourée et soutenue. Malheureusement, la médecine moderne n’a pas su réinventer ces gestes. Ainsi, de nombreuses femmes vivent aujourd’hui cette transition dans une certaine solitude.

Jusqu’au début du XVIIIe siècle, la femme qui venait d’accoucher était entourée d’une « cohue des babillardes ». Ces femmes lui parlaient affectueusement, la réconfortaient, et lui transmettaient leur expérience. Cette période se clôturait par une cérémonie importante : les Relevailles.

Avec le temps, la transmission entre les générations s’est estompée. Aucun nouveau rituel n’a pris le relais. À partir du XXe siècle, la tendance s’est même inversée. En effet, l’isolement et le repos sont devenus les seules recommandations adressées aux jeunes mères.

Pourtant, ces anciennes pratiques avaient leur raison d’être. Donner naissance à un enfant implique aussi de renoncer au ventre habité, à ce corps transformé par la grossesse. Le sentiment de puissance et de plénitude ressenti pendant neuf mois peut alors faire place à un certain désenchantement.

Ainsi, le baby blues, souvent minimisé, pourrait bien représenter un temps nécessaire. Un temps de latence qui permet à la mère de faire le deuil de l’enfant imaginaire porté durant la grossesse. Ce processus psychique est essentiel pour accueillir pleinement l’enfant réel et trouver sa place de mère.

Dès l’Antiquité, Hippocrate évoquait déjà la « folie des accouchées » pour décrire les dérèglements émotionnels passagers qui peuvent survenir après l’accouchement.

Autrefois, de nombreux rituels d’accompagnement soutenaient la jeune mère. Ces traditions permettaient à l’accouchée de traverser cette période entourée et soutenue. Malheureusement, la médecine moderne n’a pas su réinventer ces gestes. Ainsi, de nombreuses femmes vivent aujourd’hui cette transition dans une certaine solitude.

Jusqu’au début du XVIIIe siècle, la femme qui venait d’accoucher était entourée d’une « cohue des babillardes ». Ces femmes lui parlaient affectueusement, la réconfortaient, et lui transmettaient leur expérience. Cette période se clôturait par une cérémonie importante : les Relevailles.

Avec le temps, la transmission entre les générations s’est estompée. Aucun nouveau rituel n’a pris le relais. À partir du XXe siècle, la tendance s’est même inversée. En effet, l’isolement et le repos sont devenus les seules recommandations adressées aux jeunes mères.

Pourtant, ces anciennes pratiques avaient leur raison d’être. Donner naissance à un enfant implique aussi de renoncer au ventre habité, à ce corps transformé par la grossesse. Le sentiment de puissance et de plénitude ressenti pendant neuf mois peut alors faire place à un certain désenchantement.

Ainsi, le baby blues, souvent minimisé, pourrait bien représenter un temps nécessaire. Un temps de latence qui permet à la mère de faire le deuil de l’enfant imaginaire porté durant la grossesse. Ce processus psychique est essentiel pour accueillir pleinement l’enfant réel et trouver sa place de mère.

Illustration
Illustration : « Les petits », Marion Fayolle – Éditions magnani