Top

Le retour à la maison et les visites de la sage-femme libérale

Espace Perinat / Sage-Femme  / Le retour à la maison et les visites de la sage-femme libérale

Le retour à la maison et les visites de la sage-femme libérale

Le post-partum est une période particulière tant sur le plan physique que sur le plan psychique. À la sortie de la maternité, lors de votre retour à la maison, une sage-femme libérale pourra vous accompagner.

Quand ont-lieu ces visites?

Illustration : « Les petits », Marion Fayolle – Éditions magnani

Elles peuvent avoir lieu dès le lendemain de votre sortie. En fonction des besoins de la femme et/ou du couple, la sage-femme pourra vous rendre visite plusieurs fois. Ces visites sont prises en charge à 100% par l’assurance maternité dans les 12 premiers jours qui suivent la naissance. Au-delà, les visites sont toujours possibles; une avance des frais sera alors demandée puis remboursée par l’assurance maladie.

Comment se déroulent les visites?

Vous prenez contact avec la sage-femme pour fixer une date ainsi que l’horaire de rendez-vous.

Elles permettent notamment une surveillance clinique de votre état de santé ainsi que de celle de votre bébé. Le post-partum peut être considéré comme le quatrième trimestre de la grossesse. En effet, vous pourrez ressentir plusieurs changements physiques, hormonaux et psychologiques. Œdème, montée de lait, contractions utérines, déchirures musculaires ou cutanées, points de sutures, cicatrice de césarienne, douleurs coccygiennes, symphysaires, hémorroïdes : la façon dont la femme gère la douleur dépend de très nombreux facteurs, si bien qu’en règle général, il n’est pas très pertinent de comparer ce que l’une et l’autre ont ressenti. On a mal comme on a mal. Il est donc important de prendre en charge la douleur si elle est présente et la sage-femme ainsi que d’autres professionnel.les sont là pour vous aider.

L’utérus, l’organe qui a contenu votre bébé, doit maintenant retrouver sa position initiale ; Sont appelées tranchées, les contractions de l’utérus après l’accouchement lui permettant cela. Vous pourrez les ressentir aussi si vous allaitez, car de l’ocytocine (désignée comme l’hormone du plaisir, de l’amour et du bien-être) est libérée pour l’éjection du lait permettant aussi la contraction de l’utérus pour retrouver sa position d’avant la grossesse. Les lochies sont les saignements avec l’accouchement : elles sont souvent abondantes après l’accouchement puis diminuent de jour en jour. Leur durée est variable selon les femmes (entre 10 jours et 6 semaines).

Il est important de privilégier la position allongée les premières semaines qui suivent l’accouchement pour préserver le périnée, quel que soit le mode d’accouchement. Notre mode de vie ne nous le permet pas toujours et notamment si ce n’est pas votre premier bébé ; la sage-femme pourra vous donner des conseils lors de la visite à la maison.

La sage-femme pourra vous soutenir, vous accompagner et vous encourager sur plusieurs points et interrogations concernant votre bébé : allaitement, montée de lait,  lait maternisé, couchage, pleurs du nouveau-né, température, changes, éveil et sommeil, compétences du nouveau-né, suivi du poids.

Illustration : « Les petits », Marion Fayolle – Éditions magnani
BABY-BLUES « La toute jeune mère d’aujourd’hui doit se montrer comblée sous le jour éclatant du bonheur, l’égale de ces people radieux posant en couvertures des magazines. L’idée que la mère doit vivre la naissance dans un état de félicité s’est imposée depuis quelques années. L’expression d’une mère désemparée par sa maternité n’a plus le droit de cité, et le baby blues – très fréquent – est souvent vécu dans la honte et la culpabilité. Blues car le bleu pour les Anglo-Saxons désigne la tristesse et le deuil. Il correspond au « noir » des idées noires, du cafard des pays européens. Au Canada, on dit d’ailleurs « le cafard des accouchées ». L’expression baby blues apparait en 1952 pour désigner cette infinie tristesse et cette labilité émotionnelle qui explosent chez une mère trois à quatre jours après l’accouchement. Un vague à l’âme profond alterne avec une exaltation excessive, ailleurs un épuisement subit succède à une énergie farouche. Ces jeunes accouchées expriment un profond désarroi face à cet état qu’elles-mêmes critiquent ; « Je devrais tellement me réjouir ! » disent-elles. Déjà, Hippocrate parlait de la « folie des accouchées » pour désigner ces dérèglements émotionnels temporaires. Il y avait autrefois de nombreux rituels d’accompagnement et de soutien à la nouvelle accouchée. Rites que la médecine moderne n’a pas réinventés laissant la jeune mère vivre cette expérience dans la solitude. Jusqu’au début du XVIIIème siècle, celle qui venait d’accoucher était entourée d’une « cohue des babillardes » l’abreuvant de bavardages affectueux. La fin de cette période se fêtait par la cérémonie des Relevailles. La présence des aînées qui transmettaient leur expérience et leur savoir-faire n’a pas été remplacée, aucun rituel n’a succédé à ces usages. A partir du XXème siècle, c’est même le comportement inverse qui est préconisé : isolement et repos sont prescrits à la jeune mère. Ces traditions avaient leur utilité, la naissance de l’enfant implique de renoncer au ventre « plein » habité jusque-là par le bébé désiré. Le désenchantement remplace le sentiment de puissance et d’épanouissement ressenti pendant la grossesse. La parenthèse de latence que représente le temps du baby blues pourrait bien être un délai nécessaire pour renoncer à l’enfant imaginaire de la grossesse, pour adopter psychologiquement son enfant réel et prendre tranquillement sa place de mère de cet enfant-là. »
« Les 100 mots de la maternité », Muriel Flis-Trèves, 2014  
Illustration : « Les petits », Marion Fayolle– Éditions magnani

Laura Laboureau

sage-femme

Share